Histoire

Histoire de Seiches-sur-le-Loir

Dès 530 fut fondée l’abbaye Saint Aubin d’Angers. Son cartulaire (recueil d’actes) composé au XIIème siècle, contient la transcription d’une charte, premier document révélant l’existence de « Villa Cipia », domaine situé sur les bords du Loir, correspondant à l’actuel territoire de la ville. Ce nom serait une altération de « six aquis », une inscription figurant sur une médaille carolingienne. Elle signifie « en deça des eaux, en deça de la rivière ». Le terme Villa Cipia évolue au fil des siècles pour devenir Seiches-sur-le-Loir par décret du 13 novembre 1920.

Depuis le lointain passé des Baronnies de Matheflon, en passant par les liens étroits avec les abbayes angevines de Saint Aubin et du Ronceray, Seiches a traversé des périodes de splendeur mais aussi de profonde douleur avec celle de la Résistance seichoise du réseau « Honneur et Patrie ». A l’issue de la seconde guerre, l’entreprise des Tanneries angevines donne un nouveau souffle à la ville.

Au XIe siècle, Seiches est tenu par le vicomte Eudes. Foulques Nerra le met ensuite entre les mains de son épouse, la comtesse Hildegarde (de Haute-Lorraine de Sundgau), qui en fait don aux religieuses de l’abbaye du Ronceray d’Angers. Foulque Nerra y fait construire un château dominant le Loir, pour « mater les félons », terme qui donnera Matheflon. La famille de Mathefelon est une dynastie de seigneurs angevins dans leur domaine de Matheflon.

La suprématie de Matheflon passe au XVe siècle au château du Verger, édifié par Pierre de Rohan. L’édifice sera par la suite en partie détruit par le cardinal de Rohan.

Le prieuré possède le privilège de bac et passage sur le Loir, y percevant un droit suivant la hauteur des eaux. En dépendant aussi le fief du Petit-Seiches à Angers. Tous les domaines du prieuré seront vendus à la Révolution, et la commune rachètera le bâtiment au début du XIXe siècle pour y installer la mairie et la cure.

À la fin de l’Ancien régime, Seiches dépend de l’élection et du présidial d’Angers.

À la Révolution, Seiches devient chef-lieu de canton, comprenant d’abord en 1790 Corzé, Marcé et Seiches, auquel est ajouté l’année suivante La Chapelle-Saint-Laud et Lézigné, puis en 1801, Bauné, Beauveau, Chaumont, Cornillé, Fontaine-Milon, Jarzé, Lué et Sermaise. Le canton de Seiches perdurera jusqu’en 2014.

Au XIXe, plusieurs activités économiques sont présentes à Seiches : papeterie, filature de laine cardée, fabrique de pointes, four à chaux, carrière de grès, tannerie.

Les tanneries Angevines

Une tannerie ouvre à Seiches en 1845. Le modeste atelier artisanal, la Tannerie de l’Arche, devient en 1885 la propriété de Louis Le Nénaon, qui ne compte alors qu’un seul ouvrier. En 1903, la Tannerie Le Nénaon comprend un hangar et quelques bâtiments. Louis cède l’activité cette année-là à son fils Henri.

La Première Guerre mondiale donne à l’entreprise son véritable essor, les besoins en cuir de l’armée étant importants. Elle compte quinze ouvriers en 1915, soixante en 1924, deux-cents en 1944 et trois-cents en 1954. En 1919, elle change de nom pour devenir les « Tanneries Angevines ».

Toute une cité va naître autour de l’entreprise devenue une usine. Henri Le Nénaon crée une série d’œuvres sociales et fait installer des équipements pour ses employés : des équipements culturels (cinéma de six cents places, salle de lecture, bibliothèque), des équipements sportifs (terrains de basket et football, avec tribune couverte de cinq cents places, stade nautique, salle de gymnastique), et une maison de retraite. Le domaine de la Châtaigneraie est transformé en colonie de vacances pour les enfants du personnel. Henri Le Nénaon meurt en janvier 1960.

Victime de la crise de l’industrie du cuir, l’entreprise dépose son bilan le 3 juillet 1980. Les bâtiments sont vendus aux enchères l’année suivante et une partie de ceux-ci sont repris par la commune.

La croissance démographique de la commune, de l’entre-deux guerres jusqu’aux années 1960, est liée à l’essor des Tanneries Angevines, dont les effectifs passèrent de soixante en 1924 à trois cents en 1954. Sa fermeture en 1980 explique la stagnation démographique des décennies suivantes.

Résistance pendant l’occupation

Durant l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale, un groupe de résistants s’organise à Seiches autour d’Ernest Mottais, affilié au réseau Honneur et Patrie de Victor Chatenay. Le groupe va conduire des actions de sabotage notamment sur la voie ferrée traversant le bourg. Il est démantelé en 1944 par la Gestapo à la suite d’une dénonciation. Le samedi 11 mars, le parachutage de matériels est prévu à Boudré à la tombée de la nuit. Les résistants ont pour mission d’indiquer au pilote la zone de largage par des signaux lumineux. À quelques minutes du début de l’opération, alors que le groupe est rassemblé dans une maison du bourg de Seiches, deux allemands font irruption et tirent. Parmi les membres du groupe certains meurent sur le coup, d’autres sont interrogés puis arrêtés. Malgré l’action allemande le largage a tout de même lieu, une fenêtre éclairée dans le parc du château du Verger étant interprétée comme le signal indiquant la zone de largage.

Parmi ces résistants seichois, plusieurs seront tués : Ernest Mottay, tué le 11 mars 1944 ; Auguste Gautier, tué le 11 mars 1944 ; Hubert Neveux, mort sous la torture à Angers le 31 mars 1944 ; Victor Gernigon, déporté, mort le 16 mars 1945 au camp de Bukenwald ; Madeleine Gernigon , déportée, mort le 27 janvier 1945 au camp Ravensbruck ; Albert Lair, déporté, mort le 7 novembre 1944 à Hersbruck ; Henri Lair, déporté, mort le 28 novembre 1944 à Hersbruck.

La commune de Seiches-sur-le-Loir est libérée par les troupes américaines le 11 août 1944.

Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Seiches-sur-le-Loir
Louis Maucourt, Histoire de Seiches-sur-le-Loir

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